- angélisme
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• 1939; de 1. angélique♦ Disposition à se croire désincarné, à se comporter en pur esprit. « l'angélisme du rêve mallarméen » (Béguin).angélismen. m. Attitude d'une personne qui se pose en pur esprit, délivré des contingences matérielles.⇒ANGÉLISME, subst. masc.NéologismeA.— Dépréc. Attitude spirituelle ou intellectuelle consistant dans le souci excessif de se conformer à un type idéal ignorant ou refusant d'admettre certaines réalités humaines (charnelles, morales, sociales, matérielles, etc.). L'angélisme de qqc., de qqn; l'angélisme dévot :• 1. Dans leurs plus audacieuses négations de la réalité, dans l'idée qu'ils se firent parfois d'une sur-conscience souveraine, ou (ce qui revient souvent au même pour eux) d'un avènement du rêve, jamais ils [les romantiques] n'allèrent jusqu'à ce dénuement inhumain de Mallarmé. Chacune de leurs tentatives reste intimement liée à une interrogation qui vient de toutes les couches de l'être et qui aspire au salut personnel. Ils n'eussent pas reconnu leur race dans l'angélisme du rêve mallarméen, faute d'y voir errer les larves de l'angoisse et les consolantes figures des intercesseurs.BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, p. 383.• 2. La tactique du machiavélisme libertaire n'est-elle pas d'exploiter à fond la dialectique du « trop » en sorte que la liberté crève d'être hyperboliquement, superlativement, librement libre? Pacifisme, vérisme, libérisme, purisme en général, tous ces « ismes » sont les variétés d'un seul et même angélisme qui réifie pour rendre absurde, et qui est l'angélisme des anges professionnels comme le sophisme est la sagesse des marchands de sagesse.JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 214.Rem. Inus. dans la lang. cour., le terme apparaît seulement dans des textes d'analyse psychol., philos. ou théologique.B.— Laud., rare. Qualité de ce qui est angélique :• 3. Elle [la jeune fille] portait une croix processionnelle (...) qui augmentait son irréalité, son angélisme.J. DE LA VARENDE, Contes fervents, L'Amour sacré et l'amour profane, 1959, p. 17.DÉR. Angéliste, adj. Qui relève de l'angélisme (cf. MARITAIN, Humanisme intégral, 1936, p. 53; attest. isolée).PRONONC. :[
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ÉTYMOL. ET HIST. — 1939, supra ex. 1.STAT. — Fréq. abs. littér. : Angélisme. 10. Angéliste. 1.BBG. — BASTIN 1970. — Foi t. 1 1968. — FOULQ.-ST-JEAN 1962. — RHEIMS 1969.angélisme [ɑ̃ʒelism] n. m.ÉTYM. 1939; du rad. du lat. angelus. → Ange.❖1 Prétention à se comporter en pur esprit, par négligence des réalités. || Pratiquer l'angélisme en politique.1 Le combat spirituel dans une démocratie ne se mène pas à part du combat politique. Ceux qui essaient de vous persuader du contraire vous condamnent à un angélisme stérile.F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 320.2 (…) le vrai visage des personnages de la tragédie grecque, même à la lecture, est leur masque de pierre, l'angélisme giottesque est celui des statues.Malraux, les Voix du silence, p. 254.3 Mais les hommes y ont superbement pratiqué cette séparation à laquelle ils tiennent tant, entre leur femme — devoir, maternité, angélisme, migraine et les femmes — plaisir, putains, enfer, mystère (…)F. Giroud, Si je mens, p. 60.2 Qualité de ce qui est angélique.4 Voir c'était être au bord des larmes. Angélisme des montagnes.Violette Leduc, la Chasse à l'amour, p. 358.❖CONTR. Réalisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.